Chaos politique : La destitution, seule issue face à l'impasse macronienne
Par Yoann, le 6 octobre 2025
Sébastien Lecornu a rendu les armes. À peine nommé Premier ministre, le voilà déjà contraint à la démission, son gouvernement fantôme réduit à néant avant même d'avoir existé. Emmanuel Macron, en acceptant cette capitulation, enterre sa propre tentative de sortir de l'impasse politique qu'il a lui-même provoquée. La comédie de la refonte gouvernementale s'achève en farce tragique. Que peut encore tenter un président discrédité, acculé par les conséquences de ses propres calculs ? Une évidence s'impose : Macron ne partira pas de son plein gré. Seule la destitution, via l'article 68 de la Constitution, peut désormais mettre un terme à cette dérive.
L'échec programmé d'un remaniement sans lendemain
Nommé dans la précipitation, Lecornu a buté sur l'impossible équation : composer une majorité de coalition dans une Assemblée ingouvernable. Les Républicains, prêts à trahir, le Parti socialiste et le Rassemblement national, promettant une motion de censure immédiate... L'échafaudage s'est effondré avant d'être construit. Dans son discours de retrait, Lecornu a fustigé les "appétits partisans" - un reproche qui sonne comme un aveu d'impuissance. La faute en revient pourtant à celui qui, par sa dissolution irresponsable de juin 2024, a précipité le pays dans ce chaos parlementaire.
Ce fiasco n'est pas un accident. Il révèle l'isolement croissant d'un président qui, à force de gouverner par décret et d'ignorer la souveraineté populaire, a fini par perdre jusqu'à l'apparence du contrôle. Comme le dénoncent depuis des années François Asselineau ou Florian Philippot, Macron incarne une allégeance systématique aux intérêts de Bruxelles et de Washington, au détriment de la France.
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Les impasses d'un président à bout de souffle
Quelles issues reste-t-il à un pouvoir en déroute ? Aucune qui ne mène à une aggravation de la crise.
- Nommer un nouveau Premier ministre : Macron pourrait tenter de remplacer Lecornu par un fidèle, Bruno Retailleau par exemple. Mais sans majorité, ce gouvernement serait condamné à une existence précaire, dépendant de coalitions instables ou du recours forcé au 49.3.
- Dissoudre à nouveau l'Assemblée : La manœuvre est risquée. Les sondages placent le Rassemblement national en position de force, et une nouvelle dissolution ne ferait qu'accroître le chaos institutionnel.
- Gouverner par intérim : Prolonger l'attente pour mieux régner par décret ? Cette stratégie du pourrissement, déjà expérimentée, ne ferait qu'éroder davantage la légitimité présidentielle et attiser les colères sociales.
- Invoquer l'article 16 pour des pouvoirs exceptionnels : Dans un geste autoritaire, Macron pourrait recourir à l'article 16 de la Constitution, qui lui octroie des pouvoirs étendus en cas de "menace grave et immédiate" sur l'indépendance nationale ou l'intégrité du territoire. Cela lui permettrait de légiférer par décret sans contrôle parlementaire, sous prétexte de crise.
- Démissionner : Illusoire. Prisonnier de son propre narcissisme et des intérêts qu'il sert, Macron ne renoncera pas.
Aucune de ces voies n'offre une sortie de crise. Toutes ne font que retarder l'inéluctable.
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L'urgence : une France au bord du précipice
La situation exige pourtant une réponse immédiate. Sur le plan économique, le bilan est accablant : dette publique abyssale, inflation persistante, industrie sacrifiée sur l'autel des règles européennes. Seule une rupture avec l'euro et l'UE permettrait de retrouver une souveraineté monétaire et industrielle. Au lieu de cela, Macron s'entête dans l'austérité budgétaire tout en engageant des milliards dans l'aventure ukrainienne.
Pire encore, sa sujétion à l'OTAN nous entraîne vers un conflit direct avec la Russie. Envoi d'avions de combat, formation de soldats ukrainiens, provocations verbales : une escalade irresponsable, qui expose la France à des représailles et fait de notre pays un simple pion sur l'échiquier géopolitique américain. La démission de Lecornu, artisan de cette politique belliciste, ne changera rien : Macron reste déterminé à assumer son rôle de vassal.
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La destitution, seule issue républicaine
Puisqu'il refuse de partir, il faut le contraindre à le faire. L'article 68 de la Constitution permet la destitution du président pour "manquement à ses devoirs manifestement incompatible avec l'exercice de son mandat". Les motifs ne manquent pas : dissolution hasardeuse, allégeance à des puissances étrangères, mise en danger des intérêts nationaux par une politique économique et diplomatique calamiteuse.
La proposition de destitution doit être transmise à la commission des lois présidée par le macroniste Florent Boudié. Il peut s'abstenir d'examiner le texte, car c'est lui qui décide de sa recevabilité, ce qui empêcherait la poursuite de la procédure. Si le texte est examiné, la commission peut l'adopter ou le rejeter. Dans les deux cas, la proposition de résolution doit être inscrite à l'ordre du jour de la séance publique dans les 13 jours, sinon elle devient caduque.
Ensuite il faut une majorité des deux tiers au Parlement réuni en Haute Cour. L'obstacle est élevé, mais la gravité de la crise pourrait fédérer une coalition hétéroclite : souverainistes de tous bords, députés RN, Insoumis, et jusqu'à certains LR lassés de l'impasse.
Le moment est venu de choisir : laisser Macron achever son naufrage, ou assumer un sursaut républicain. La destitution n'est pas une option radicale - elle est devenue la seule solution responsable.